Chez LePantalon, nous avons décidé de vous en dire plus sur la technique du sablage pour jeans. C’est une technique très toxique et dangereuse.
Nous avons décidé de ne pas l’utiliser et nous vous expliquons pourquoi.
Nous allons vous présenter également les différentes alternatives qui existent. Vous verrez que les ateliers de fabrication ont d’autres options à disposition.
Qu’est ce que la technique du sablage sur les jeans ?
Depuis 1990, cette méthode est utilisée de manière intensive. Elle blanchit et vieillit les jeans en leur donnant un aspect usé.
C’est dans un but purement esthétique que les entreprises textiles la pratiquent. Elle consiste à propulser du sable sous haute-pression sur les jeans à l’aide d’un “canon”.
Pourquoi est-elle nocive pour les ouvriers ?
Dans l’Union Européenne, elle est interdite depuis 1966. Le problème de cette technique est que le sable contient de la poussière de silice.
Cette poussière, si elle est inhalée, provoque un encombrement des poumons. Elle entre dans les poumons mais n’en ressort pas et peut provoquer la silicose. Cette maladie est une infection pulmonaire incurable et mortelle.
En général, les usines produisants ces jeans ne protègent pas leurs ouvriers. Ils travaillent dans des pièces confinées sans protection, où ils respirent une grande quantité de poussière.
En 2009, la Turquie un des pays les plus producteurs de jeans, décida d’interdir cette technique. C’est suite à la mort de 46 ouvriers et de plus de 5000 malades (avec en moyenne seulement 6 mois d’exposition) que la technique du sablage est bannie des usines.
Après cette révélation, de nombreuses enquêtes sont menées à travers le monde. Les journalistes et les médecins décident de dénoncer cette méthode et ses effets néfastes. Certaines entreprises prennent donc la décision de l’interdire au sein de leurs usines.
Cependant …
De nombreux ateliers clandestins ouvrent à l’abri des regards. Les marques aussi ont parfois des comportements à dénoncer, certaines décident d’exporter leurs usines dans des pays moins regardants. Par exemple, le Bangladesh ou la Chine où l’on continue d’utiliser cette technique.
Selon certaines sources, malgré les lois, beaucoup d’ateliers de sablage clandestins sont encore en service (même en Turquie). Les ouvriers qui sont employés là-bas sont essentiellement immigrés et sans-papiers à la recherche active d’un travail.
Certains ateliers ont trouvé d’autres techniques moins coûteuses. Elles restent tout aussi dangereuses que le sablage mais leur permettent de garder leurs clients tout en étant dans la légalité.
Par exemple, l’utilisation de teinture ou des lavages à répétition, réalisés avec des produits chimiques très polluants.
Le site de Public Eye a obtenu le témoignage d’un ouvrier qui a travaillé dans une usine pratiquant le sablage. Il est très intéressant, nous vous conseillons d’aller jeter un oeil !
Vous trouverez également un témoignage d’Abdulhalim Demir, représentant de la Campagne Clean Clothes Turquie, expliquant comment la situation des travailleurs et travailleuses du textile devrait être améliorée.
Vous pouvez aussi faire la différence. Lorsque vous achetez un vêtement, ayez de bons réflexes : regardez les étiquettes de composition des produits ou demandez aux conseillers en magasin. Cela nous évitera d’encourager cette pratique en consommant des produits de marques produisant de cette manière.
Une prise de conscience sur les pratiques du sablage
Les campagnes
Des campagnes de choc ont été faite par des organismes comme Le Collectif de l’étiquette afin d’avertir la population sur ces pratiques toxiques.
Ils ont notamment fait une campagne choc dans la capitale :
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- Ils sont allés dans le centre de Paris devant les grands magasins soupçonnés de vendre des produits qui ont été fabriqués avec cette méthode.
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- Un comédien s’est déguisé en ouvrier, puis il a été enfermé dans une cabine représentant l’endroit clos où travaillent ces ouvriers.
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- Le Collectif a ensuite ensablé l’acteur pour caricaturer les scènes de sablage en usine.
- Une tête de mort a été peinte sur la cabine afin de représenter l’aspect mortel de cette technique.
Cette installation se trouvait au beau milieu de la rue parisienne, et avait pour objectif de choquer les gens.
Le Collectif de l’étiquette souhaitait créer une vrai prise de conscience chez le public.
Maïté Errecart, présidente du collectif Ethique sur l’étiquette en France, proclame dans plusieurs interviews que « le consommateur est en droit de savoir si le jean qu’il porte est mortel ou pas ».
Selon Public Eye, Campagne Clean Clothes aurait formulé une demande d’engagement de la part de tous. Les entreprises, les designers, les consommateurs, l’Etat, ont tous des engagements à prendre à leur échelle.
La télévision
Plusieurs chaînes de télévision ont également souhaité faire des reportages sur cette pratique pour toucher le grand public. Elles ont donc envoyé plusieurs journalistes dans les pays où sont situées ces usines.
Malheureusement, étant des pays qui vivent de l’industrie du textile, ce sujet reste très tabou. Aucun journaliste n’a réussi à trouver d’ateliers clandestins malgré de grands soupçons lors des visites. En effet, ils ne visitaient qu’une partie de l’usine comme si on leur cachait quelque chose. Vous pourrez aisément trouver ces reportages sur internet si vous souhaitez les regarder.
Notre atelier et sa technique alternative
Nous allons maintenant vous présenter l’atelier avec lequel nous travaillons. Nous produisons la toile de nos jeans chez Candiani. Ce célèbre atelier Italien existe depuis 1938. Fort d’une expérience de plus de 80 ans, il s’impose comme le meilleur dans l’industrie textile du denim et garantit une qualité « Made in Italy ».
La durabilité est une valeur fondamentale dans la production de Candiani, ce qui lui a permis de devenir « L’entreprise textile la plus verte dans le Monde du bleu”.
En constante recherche de nouvelles innovations pour produire plus vert et écologique, Candiani est à la tête d’un nouveau procédé : “L’indigo juice”. Cette solution contre le sablage a pour but de fixer l’indigo sur la surface du fil, et seulement sur la surface. Cela rend le délavage plus simple. Cette technique est un gage de qualité. Car même si la couleur n’est fixée que sur la surface du fil, la tenue dans le temps est la même.
De plus, l’usine réalise des traitements encore plus innovants, comme les délavages au laser ou à l’ozone. Le délavage au laser permet de réduire de 97,4 % la consommation d’eau, de 60 % celle d’énergie, et de 80 % celle des produits chimiques. Le laser permet également de graver le motif désiré sur la toile. C’est une méthode très écologique qui permet de laisser libre court à son imagination.
Le délavage à l’ozone est aussi une méthode permettant de réduire l’utilisation d’eau. C’est également une méthode responsable car elle ne rejette aucune émission toxique, dans l’atmosphère. L’ozone, issu de l’oxygène que nous respirons, a aussi le pouvoir de donner un aspect vieilli à la toile.
Chacun de nos achats est un acte qui entraînent de nombreuses répercussions. Nous avons décidé d’être responsable avec la maison Candiani pour vous proposer des produits de qualité et durable. Et vous, que décidez-vous de faire ?
Maintenant vous savez où vous mettez les pieds !
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